Huillet: 17 Haïku, for cello and piano – Opus 36

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Piano score (52 pages) + Cello part (26 pages) – pdf file
Huillet’s first series of haiku ever. Maybe its favorite…

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Description

Création le 31 Juillet 2008, Conques, Abbatiale (Festival de Conques), France, par Alain Meunier, violoncelle & Thierry Huillet, piano

Le haïku est Musique car il ne développe pas, il n’explique pas. Il propose. Nul genre poétique ne laisse au lecteur autant de ressenti personnel, à l’instar de la Musique. L’image spatiale que le lecteur ou l’auditeur se crée à l’écoute d’un haïku est tellement différent d’une personne à l’autre. Les émotions suscitées également.

Techniquement et musicalement, l’inspiration de Thierry Huillet est soutenue par deux éléments principaux.

L’un n’apparaît pas dans tous les haïku, il fait de temps à autre une apparition discrète : c’est la gamme japonaise do/ré/mi-bémol/sol/la. L’autre se permet d’être omniprésent car il est par essence discret : c’est l’aspect mathématique de la versification 5-7-5.

Ce rythme du haïku est, pour Huillet, en osmose avec le principe de simplicité, de discrétion, d’ineffabilité du haïku. Dans la poésie occidentale, le rythme est très souvent basé sur la répétition d’un nombre pair de syllabes, comme les alexandrins. En revanche, le 5-7-5 est beaucoup moins identifiable par l’oreille car il est impair, irrégulier, court et crée un parfum, une impression, une brume rythmique. C’est ce qui lui permet de l’utiliser d’une manière non identifiable à la première écoute. A la fois, la musique, sous-tendue par une mathématique, trouve son appui, sa forme, son équilibre.

Huillet utilise cette mathématique 5-7-5 sous plusieurs angles différents. D’une manière générale, elle affecte la carrure et la rythmique (par exemple 7/8, 5/8, 7/8). Elle affecte également la structure générale des cycles : les 17 haïku pour violoncelle et piano sont groupés selon trois temps de 5, 7, 5 poèmes musicaux.

Il tente de rejoindre les poètes classiques japonais dans leur art favori : exprimer l’inexprimable par le (quasiment) non-dit, dépeindre l’invisible (comme le saule, « peindre le vent sans pinceau »), photographier l’instant et non la chose. La musique, épurée, laisse au lecteur-auditeur le choix de ses impressions, de ses sentiments, et du point sensible précis qu’elle va toucher en lui. Elle essaie de le guider vers son propre ressenti.

Cette épure, comme dans les poésies japonaises, ne se complait pas dans une contemplation passive : elle n’exclue ni la sensualité, ni l’humour, ni la frénésie.

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